Jouer les introductions en bourse

Les introductions en bourse sont le placement le moins risqué

Ceci est, en général, vrai pour les introductions de grosses PME qui offrent une prime à l'émission.

Si ceci est, en général vrai, il faut conserver en mémoire que les investisseurs institutionnels mentent et bluffent au moment des introductions.

Vous n'êtes pas sans savoir que le mensonge est un simple outil de travail dans le monde de la finance.

Aussi, prenez toujours avec précautions les opinions des analystes lors des introductions en bourse. Fiez vous à votre instincts.

Dernier exemple en date:

EDF (introduction en bourse datant de mi 2005).

Dans les semaines qui précèdent l'introduction en bourse du fournisseur historique d'électricité en France, l'ensemble des analystes sont unanimes: l'action est proposée à un prix beaucoup trop élevé. Il n'y a que peu de potentiel de progression. A ce moment, les analystes savent tous que les tensions sur le marché de l'énergie liées à la croissance de la demande croissante de pays émergents comme la Chine ou l'Inde vont être favorable à l'ensemble des valeurs liées au secteur de l'énergie.

Je souscris tout de même à un grand nombre de titre (4500 euros demandés pour espérer en obtenir pour 2500 euros) autant dans l'espoir d'une plus value que de conserver la propriété d'une partie importante du patrimoine français.

Dans les deux mois qui viennent, vu la stagnation de l'action, je me dis que mon investissement n'a effectivement qu'un sens politique.

Mais la tendance de fond dans laquelle je crois jusqu'à 2010 (croissance des actions liées à l'énergie) finit l'emporter: moins d'un an plus tard, l'action EDF a progressé de 45% et les nouvelles projections des analystes qui indiquaient que l'action était introduite en bourse à un cours trop élevé, sont relevées à 210% de son cours d'introduction pour l'anniversaire de la 1ere quotation. Et les conseils boursiers sont désormais à l'achat sur cette valeur, à un prix pourtant deux fois plus élevé qu'au cours d'introduction. Et pourtant, EDF n'a pas changé sa stratégie, réalisé aucun investissement spécifique et n'est pas la cible d'une potentielle OPA. Rien n'a changé, sauf le discours des analystes.